Projet fictif d’école d’artisanat et de construction dispensant des cours publics (contre-projet pour quartier en gentrification) / Balat (Istanbul, Turquie), Pierres et bois
Programme : Salles de cours et de conférences, hall d’accueil, salles des professeurs, ateliers pierre, bois et métal, espace d’exposition, entrepôt, cantine, bibliothèque, espaces communs
Contexte historique∴ Le quartier de Fener-Balat est l’un des plus authentiques d’Istanbul : voitures rares, allure de village d’Anatolie égaré en pleine métropole…le linge séche entre les maisons de pierre du XVIIIe siècle.Autrefois nommé Fanarion par les Byzantins, il fut aussi appelé Fanaraki par les Ottomans. Son nom découlerait d’une lanterne (Fener) qui du temps de Byzance, permettait aux bateaux de ne pas s’échouer contre les rochers.∴ Jusqu’au début des années 1960, l’ancien domaine des Phanariotes abritait une communauté grecque orthodoxe d’une centaine de milliers de personnes. Puis la première crise chypriote (1964), avec la déportation massive des Grecs, a réduit la colonie à une poignée d’individus. Des paysans originaires du sud-Est anatolien les ont remplacés. Le Patriarcat Orthodoxe et l’ensemble de maisons de pierres construites par l’aristocratie grecque au XVIIIème siècle sont des traces de cette histoire.Balat, en amont de la Corne d’Or, fait suite au quartier de Fener avec la même ambiance populaire. Les maisons en bois remplaçant celles en pierre. Les Juifs expulsés d’Espagne par l’Inquisition s’y installèrent à partir de 1492.∴ Aujourd’hui, les bâtiments se dégradent et le quartier est la cible d’une gentrification. Les rives, autrefois vivantes de part l’activité industrielle qui s’y était implantée, ne sont presque plus fréquentées. Les industries ont toutes été rasées et le long parc longeant la Corne d’Or, séparé des habitations par la route, ne présente plus d’intérêt pour les habitants, qui n’y attachent aucune affection. On y verra quelques pêcheurs et des familles y venir le week-end pour pic-niquer, mais cela reste marginal.En contradiction avec ce large espace vert désaffecté, le quartier de Fener manque de jardins et d’espaces de rencontres, notamment pour les femmes et les enfants, ces derniers n’y trouvant, à l’adolescence, plus suffisamment d’infrastructures culturelles et de loisirs pour s’imaginer y rester. Et si les habitants actuels regrettent le manque d’équipements et d’investissement public, il reste ceci-dis un fort attachement au quartier.∴ La proposition vise à fournir aux habitants actuels à la fois la possibilité d’acquérir les bons outils de restauration de leurs maisons, et de garder une part des adolescents du quartier grâce à une formation courte artisanale. 
